La bibliothèque des cœurs cabossés

bilJe tiens à remercier encore les Éditions Denoël de m’avoir permis de découvrir cet excellent roman. 

Titre: La bibliothèque des cœurs cabossés
Auteure: Katarina Bivald
Éditeur: Éditions Denoël
Catégorie: Littérature étrangère
Nombre de pages: 496
Parution : 15-01-2015

Résumé de l’éditeur

« Tout commence par les lettresque s’envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans,petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l’Iowa. Après deux ans d’échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu’Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine.

Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis – et pas uniquement les personnages de ses romans préférés –, qui l’aident à monter une librairie avec tous les livres qu’Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance.

Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire rester à Broken Wheel…”

Avis

La bibliothèque des cœurs cabossés n’est pas un roman qui se lit mais qui se vit. J’ai donc vécu à Broken Wheel pendant les 482 pages durant lesquels Sara et les habitants de cette ville m’ont très gentiment conviée dans leurs vies. Ce roman est un coup de cœur.

Je pense que beaucoup de lectrices passionnées par les livres se retrouveront à travers le personnage de Sara, qui travaillait dans une librairie en Suède avant qu’elle ne ferme. L’amour de Sara pour les livres va au-delà de tout, elle les préfère même à la vie. Chose qui n’est pas au goût de sa famille, ses parents, entre autres, qui voudraient qu’elle ait un métier plus socialement valorisant. Sa correspondance avec Amy, va en quelque sorte lui sauver la vie car la poussera à entreprendre ce voyage vers cette petite ville qui semblait coupée du monde.

Une femme de 28 ans, célibataire, négligeant son apparence et de plus qui lit n’est pas très bien vue, d’autant plus dans une ville aussi isolée, du fin fond des Etats-Unis. Les habitants de Broken Wheel se demandaient évidemment ce qui pourrait pousser une jeune femme à venir s’enterrer dans une ville qui était loin d’être touristique, attachée tout le temps à un livre qui semblait être son bouclier, contre les gens ? La vie ? Ils étaient loin de se douter que cette suédoise allait changer leurs vies. Lui redonner sens.

Il a suffi d’une librairie, mais pas n’importe laquelle, constituée des livres d’Amy, sa très chère amie décédée. Quelle idée farfelue, n’est-ce pas ? Cet endroit deviendra petit à petit le centre de vie ou l’outil qui redonnera vie à Broken Wheel, ses habitants, à tous ses cœurs cabossés.

Entre Grace, la dure à cuire au cœur d’artichaut, George le père dont l’ex femme l’a privé de l’amour de sa fille mais d’une grande générosité, Caroline, très conservatrice et hantée par le regard des autres sur elle, Claire, la jeune maman dépassée par le poids de ses responsabilités, Andy et Carl le couple toujours là pour aider, John, le grand amour d’Amy, un amour qu’ils n’ont jamais pu vivre au grand jour, Josh, un des jeunes d’Amy, plein de vie et bien sûr Tom, le fils du frère d’Amy que l’on veut mettre en couple avec Sara. Des amours naissent, des liens se tissent, la vie prend forme, comment ne pas tomber amoureux de Broken Wheel ?

Le roman est un hymne à la lecture et aux livres, beaucoup de titres et d’auteurs y sont cités, une très bonne leçon de culture littéraire nous est offerte. Cette histoire nous démontre que les livres sont une thérapie pour les cœurs cabossés.

J’ai beaucoup aimé les lettres d’Amy que l’on retrouve tout au long du roman qui nous renseignent sur la femme remarquable qu’elle a été. L’autre point fort du roman est le fait que l’auteur ne décrive pas seulement les pensées de Sara mais de tous ses personnages, ce qui les rend encore plus accessibles et proches de leurs lecteurs. Tout simplement plus humains.

La bibliothèque des cœurs cabossés est aussi une leçon de vie, de tolérance et d’incitation à l’ouverture d’esprit. Nous sommes tous différents mais notre plus grand défi est de nous accepter les uns, les autres. Il y a un livre pour chacun de nous alors pourquoi ne pas se dire que chacun de nous a le droit de vivre la vie à laquelle il aspire. La bibliothèque des cœurs qui ne sont plus cabossés redéfinit la notion de bonheur et je vous le recommande vivement.

Citations

« Les livres lui avait servi de remparts, oui, mais pas seulement. Ils l’avaient protégé du monde extérieur en le réduisant à une espèce de vague toile de fond bien moins tangible que les aventures fictives dont elle se délectait » P30.

« Il faut avoir un côté rêveur pour apprécier les livres » P57

« Les livres ou les gens, me demandes-tu. Choix difficile, je dois dire. J’ignore si les gens signifient plus que les livres — en tout cas, ils ne sont ni plus sympathiques, ni plus drôles, ni source de davantage de consolation… Pourtant, j’ai beau tourner et retourner la question, au bout du compte, je me vois quand même contrainte de choisir les gens. Même si ma vie était en jeu, je ne saurais expliquer pourquoi j’ai le mauvais goût de préférer les gens. Quand on considère les chiffres bruts, les livres gagnent sans contestation possible — de toute ma vie, j’ai peut-être aimé une poignée de gens en comparaison aux dizaines ou centaines de livres (et là, je ne compte que les livres que j’ai vraiment adorés, ceux dont la simple vue vous réjouit, qui vous font toujours sourire malgré les aléas, ceux qui reviennent sans cesse comme un vieil ami et dont on se souvient où on les a “rencontrés” pour la première fois). Mais cette poignée de gens qu’on aime… en fait, ils valent tous ces livres. » Amy.

Djihane S.

9 commentaires

  1. J’ai adoré ce livre que j’ai dévoré dans l’été. Comme tu le dis, pendant 482 pages, on vit avec Sara à Broken Wheel. J’en rêvais la nuit tellement j’en étais imprégnée de ce livre. Malheureusement, je l’ai lu dans une version ebook et j’attends donc sa sortie poche pour pouvoir me le procurer (étudiante fauchée toussa toussa ^^) et le relire 🙂
    Bises
    Johanna

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