Ceux qui sauront

Bordage 1Titre: Ceux qui sauront
Auteure: Pierre Bordage
Éditeur: Éditions J’ai lu
Catégorie: Science-fiction /Uchronie
Nombre de pages: 318
Parution : 2008

Résumé de l’éditeur 

« Et si la Révolution française n’avait pas eu lieu ? Voici le portrait d’une France qui ne fut jamais, où une minorité d’aristocrates continue, aujourd’hui, d’asservir les masses populaires, notamment en interdisant l’instruction. Jean, fils d’ouvrier, en fait la dure expérience lorsqu’une descente de police met un terme brutal aux cours qu’il suit clandestinement. Incarcéré, puis libéré par la Résistance, il devient un hors-la-loi. Clara, elle, est née du bon côté de la barrière. Pourtant, la vie dorée qu’on lui impose et les inégalités dont souffre son pays la révoltent. Deux personnages, un destin commun : changer le monde… »

Qu’est ce qu’une Uchronie?

L’uchronie est un sous genre de la Science-fiction qui est une réécriture de l’Histoire, en relatant ce qui aurait pu se produire.

Avis

Ceux qui sauront, un immense coup de cœur qui m’a captivée jusqu’à la dernière ligne. Pierre Bordage devient un auteur que j’ai envie de lire et de relire. Ceux qui sauront est le premier tome d’une trilogie, il est suivi de Ceux qui rêvent et Ceux qui osent.

Et si la révolution française n’avait pas eu lieu ? Cela aurait indéniablement changé la face de notre monde et c’est cela qui est décortiqué avec une telle précision que le lecteur s’immerge dans ce monde fictif et y croit le temps d’une lecture. Ce que j’apprécie à la lecture d’un texte de science-fiction, c’est que le monde décrit soit crédible, que la fiction mise en place puisse me convaincre et je dois dire que ce roman a tenu le pari haut la main. Une histoire donc intense, pleine de péripéties et de rebondissements.

Dès les premières lignes Bordage met en place intelligemment les pions de son échiquier, chaque chapitre représente l’histoire d’un personnage, des destins qui s’entrecroisent de près ou de loin. Et là réside l’un des points forts de ce roman, tous ces personnages, tous ces récits qui font partie d’un dessein bien précis, une partie d’échecs narrative se joue sous vos yeux.

Clara et Jean, deux personnages que tout oppose, issus de milieux différents évoluent dans le récit pour devenir deux personnages emblématiques. L’ingéniosité de Bordage c’est aussi vous offrir un large panel de psychologies où même le personnage le plus secondaire a un rôle à jouer sur l’échiquier de Ceux qui sauront.

Le roman traite de thèmes forts dont l’importance du savoir dans l’émancipation des peuples et des individus. Le roi de France interdit l’école au peuple, l’accès au savoir étant réservé aux classes supérieures. Les maintenir dans l’ignorance pour mieux les gouverner mais c’est sans compter sur la détermination de ses sujets qui instaurent l’école clandestine au péril de leurs vies. Des classes données par les instituteurs qui sont des orphelins choisis pour recevoir une instruction afin de l’enseigner au plus riches du royaume, certains d’entre eux choisissent de partager ce savoir avec le peuple.

Le progrès ou l’idée même de progrès est proscrite, l’électricité, les voitures sont tellement chers qu’elles ne sont réservées qu’à l’élite du pays, tout comme le réseau internet nommé le R2I.

Le texte est vraiment très riche, cela dit, pour ceux qui peuvent se le demander, vous n’avez pas besoin d’être un expert en Histoire de France pour le lire. Autre élément qui m’a séduite est l’écriture de Pierre Bordage, une très belle plume, le texte est vraiment beau et fluide. Dans ce monde chaotique décrit par l’auteur où lire et écrire sont un crime, le roman est un chant à la gloire de la transmission du savoir et de la culture.

Ceux qui sauront, un roman que je vous recommande chaleureusement: une uchronie originale qui vous fera voyager dans un monde qui aurait pu être si l’humanité ne s’était pas insurgée contre l’ignorance, la tyrannie et l’obscurantisme. Un roman qui vous donne à réfléchir, un coup de cœur absolu.

Citation

« Privé pendant plus d’un siècle du droit élémentaire au savoir, le peuple a soif d’apprendre. » P 9.

Djihane S.

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