Dans la peau de Coventry

Dans_la_peau_de_Coventry__c1_largeTitre: Dans la peau de Coventry
Auteure: Sue Townsend
Traductrice:
 Fabienne Duvigneau
Éditeur: Charleston
Nombre de pages:  355
Catégorie:
roman contemporain 
Parution: 05/02/2016

Résumé de l’éditeur

« Il faut d’abord que je vous dise deux choses sur moi : la première, c’est que je suis belle, la deuxième, c’est qu’hier, j’ai tué un homme. Dans les deux cas, il s’agit d’un accident. » Quand Coventry Dakin, femme au foyer dans les Midlands anglais, tue son voisin, elle décide de prendre la fuite. Se retrouvant seule et sans ami à Londres, elle essaie de se perdre dans le labyrinthe des rues. Là, elle rencontrera un ensemble déconcertant de personnages excentriques. Du Professeur Willoughby d’Eresby et sa femme Letita, constamment nue, à Dodo, une femme de la haute bourgeoisie relogée parmi les sans-abri de Cartonville. Toutes ces rencontres vont permettre à Coventry de changer, comme elle n’aurait jamais pu l’imaginer…

Avis

Sue Townsend est une romancière britannique auteure de romans jeunesse mais également pour adultes. On lui doit, notamment, le célèbre : La femme qui décida de passer une année au lit. Son dernier roman Dans la peau de Coventry est une véritable satire sociale pleine d’humour.

Le roman relate les mésaventures d’une ménagère Coventry, qui se retrouve impliquée dans un meurtre. Les premières lignes du récit sont à l’image de l’univers loufoque dans lequel le lecteur s’apprête à s’introduire. « Il y a deux choses à savoir sur moi : la première, c’est que je suis belle, la deuxième, c’est que j’ai tué un homme hier. Ces deux choses ont été accidentelles. ».

Un style d’écriture qui n’est pas sans rappeler, la littérature ou la philosophie de l’absurde (XXème siècle) qui décrivait et dénonçait le non-sens de notre monde. Sue Townsend, à travers une plume féministe souligne l’immense solitude d’une ménagère qui perd presque contact avec la réalité. Qui se retrouve face à un crime qu’elle a commis, en fuite, contrainte à remettre en question toute son existence et à faire enfin face au vide qui la hante depuis son mariage. Une femme qui s’est perdue et qui a perdu ses rêves pour rentrer dans un moule social, celui de la ménagère, en apparence heureuse avec mari et enfants. Coventry a toujours fait ce qu’elle pensait devoir faire, ce qui l’a amenée à s’effacer, petit à petit, au fil des années.

Nous retrouvons dans ce roman une galerie de personnages encore plus loufoques les uns que les autres. Un tableau peint avec un humour grinçant et un style bien particulier qui ne pourrait pas forcement plaire à tout le monde.

Pour ma part, j’ai beaucoup aimé cette lecture car j’ai pu ressentir la profonde détresse du personnage principal, Coventry, qui, de rencontre absurde en rencontre absurde, se réveille petit à petit de sa léthargie. Un personnage touchant qui pourrait être le portrait de nombreuses femmes. Le fait que l’on insiste autant sur sa beauté est une métaphore qui souligne que les femmes sont souvent reléguées à un physique ou à une fonction (ménagère, femme au foyer, mère, etc) avant d’être une personne, un être humain doté d’un cerveau. Sue Townsend, de ce fait, nous offre une écriture tout en finesse, engagée et qui sort de l’ordinaire.

Dans la peau de Coventry est un ovni littéraire. Avec un humour grinçant, des situations absurdes, des personnages loufoques à la logique surréaliste… que l’on adhère ou non, voici un roman qui peut ne pas vous laisser indifférent.

Djihane S.

LC 2016Les avis des copines

18 commentaires

  1. Bon j’avoue que je me reconnais carrément plus dans ton avis que celui de Mélusine héhé ! 🙂 Je n’avais pas fait le rapprochement mais tu as absolument raison quand tu parles de la philosophie de l’absurde et du non-sens du monde, c’est exactement ça, sous une forme de comédie piquante à l’anglaise ! 🙂 Je sais pas si tu as lu La femme qui décida de passer une année au lit, mais si tu ne l’as pas lu, ça devrait te plaire ! 😉

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