Orpheline n°27

orphelineJe tiens à remercier les Editions Presses de la cité pour cette lecture.

Titre: Orpheline n°27
Auteures:
Michaela DePrince avec Elaine DePrince
Traductrice:  Florence Hertz
Éditeur:
Presses de la cité
Nombre de pages: 304
Catégorie:
autobiographie
Parution: 17/03/2016

Résumé

Mabinty Bangura est née en Sierra Leone en 1995, alors que la guerre civile fait rage. Quand ses parents meurent, aucun membre de sa famille n’est prêt à l’accueillir, car l’enfant souffre d’une maladie de peau, le vitiligo, qui, selon les superstitions africaines, serait une manifestation de sorcellerie. Numéro 27 dans un orphelinat, elle est contre toute attente adoptée à l’âge de quatre ans par une famille américaine et rejoint les États-Unis. Rebaptisée Michaela, elle n’aura plus qu’un rêve : devenir ballerine. Après avoir survécu à la guerre, la maladie et la famine, son combat sera de se faire une place dans l’exigeant milieu de la danse classique, où les préjugés sur la couleur de peau sont particulièrement présents…

Michaela DePrince et sa mère nous livrent ici un récit bouleversant, le témoignage d’un destin exceptionnel et d’une force de vie hors du commun.

Avis

Je n’ai pas l’habitude de lire des autobiographies mais celle-ci est particulière. Dès les premières pages on préférerait que l’histoire que Michalela nous raconte ne soit que fiction. La jeune femme nous livre un récit poignant dont les premiers chapitres sont difficiles à lire, car avant qu’elle ne soit Michaela, elle a été Mabinty Bangura, née en Sierra Leone, lorsque son pays était déchiré par la guerre civile.

Nous découvrons alors une petite fille dont les parents sont différents de ceux des autres familles, car ils voulaient instruire leur fille au lieu de la laisser dans l’ignorance et de la considérer comme un objet dont le seul but était d’attendre d’être marié. La petite Mabinty, avait des tâches blanches (vitiligo: une maladie qui dépigmente certaines parties de sa peau) sur sa peau qui lui valaient le rejet des autres enfants et les méchancetés de son oncle qui ne la considérait que comme une marchandise défectueuse. La cruauté de cet oncle est sans nom mais elle n’égalera pas celle des groupes armés qui mettent le pays à feu et à sang.

Mabinty Bangura vivra des moments qu’une enfant ne devrait pas vivre, à travers ses yeux qui ont perdu prématurément leur innocence, on suivra l’histoire de sa souffrance jusqu’à la délivrance, son adoption à l’âge de 4 ans et son combat pour sa passion: la danse classique. Grâce à un style d’écriture simple et fluide, le livre se lit très vite. Il a été agréable de lire comment cet enfant qui a commencé sa vie en survivant dans un milieu hostile, s’est transformée par la suite en Cygne. Son amour pour la danse l’a aidée à survivre et à s’élever.

Au-delà de son livre, co-écrit avec sa mère adoptive, Michaela DePrince est un bel exemple de lutte contre les préjugés raciaux, notamment, en réussissant à danser le rôle d’une Marie, pour la première fois noire, l’héroïne de Casse-noisette. Elle en a fait du chemin depuis sa découverte de cette couverture sur laquelle il y avait la photo d’une danseuse classique, la naissance de sa vocation.

Orpheline n°27 est une histoire poignante qui nous narre la souffrance d’une petite fille qui a eu la chance d’être sauvée, puis, une jeune femme qui s’est battue pour son rêve: devenir danseuse classique. Une belle découverte.

Citation

« J’ai parfois l’impression d’être encore l’orpheline d’hier, la pikin sale et affamée qui, dans sa terreur, se raccrochait de toutes ses forces à un unique espoir, celui de devenir un jour danseuse. À l’époque, je m’appelais Mabinty Bangura, et je dansais pieds nus dans la boue à la saison des pluies. »

Djihane S.

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