Annie au milieu

Je tiens à remercier les Editions Sarbacane romans pour cette lecture.

Titre: Annie au milieu
Auteure:  Émilie Chazerand
Éditeur: Sarbacane
Catégorie: Young adult
Nombre de pages:
 312
Parution :
 25/08/2021

Velma et Harold sont le frère et la sœur d’Annie.
Annie est « différente ». C’est comme ça que les gens polis disent. Elle a un chromosome en plus. Et de la gentillesse, de la fantaisie, de l’amour en plus, aussi. Elle a un travail, des amis et une passion : les majorettes. Et Annie est très heureuse parce que, pour la première fois, sa troupe aura l’honneur de défiler lors de la fête du printemps de la ville.
Mais voilà, l’entraîneuse ne veut pas d’elle pour cet événement : elle n’est pas au niveau, elle est dodue… Bref : elle est « différente ».
C’est bête et méchant. Ça mord Annie et les siens, presque plus. Alors, qu’à cela ne tienne : Annie défilera, avec son équipe brinquebalante, un peu nulle mais flamboyante. Ses majorettes un peu barjo. Ses barjorettes, quoi.

Avis

J’étais tombée sous le charme de La fourmi rouge d’Émilie Chazerand. C’est donc avec plaisir que j’ai entamé la lecture d’Emilie au milieu. Nous y suivons le quotidien d’une famille dont la vie tourne autour d’Annie parce qu’elle est différente: elle est trisomique. Cela ne l’empêche pas d’être lumineuse, gentille et unique. Sa passion ce sont les majorettes et elle se faisait une joie de défiler avec elles pour la fête du printemps. Annie se fait hélas exclure de l’équipe parce qu’on ne la laisse pas y participer à cause de sa différence.

J’ai beaucoup aimé ce texte qui ne pouvais que me toucher. Suivre la vie du père, de la mère d’Annie mais aussi de son frère et de sa sœur Harold et Velma. On découvre comment la trisomie de notre héroïne impacte leur quotidien, comment ce n’est pas toujours facile de gérer ses propres soucis lorsqu’un membre de notre famille a besoin de la plus grande proportion d’attention. Comment Velma se sent invisible, comment Harold, qui sèche le lycée depuis des jours, aimerait pouvoir parler de son homosexualité à sa famille. Annie, quand à elle, n’est pas consciente du mal-être des gens qui l’entourent. Elle est heureuse, la plus part du temps, sauf quand elle a ses crises, sauf quand on la traite de Mongolita. Annie n’aime pas la méchanceté.

J’ai trouvé intéressant le fait d’avoir les points de vue d’Annie, d’Harold et de Velma. On s’attache à ces trois adolescents qui nous touchent en plein cœur. Harold est le roi des faux-semblants. Personne ne remarque à quel point il va mal au point de ne plus aller à l’école et de errer toute la journée dans sa ville, sans but précis. Il déployait toute son énergie pour cacher tout cela à sa famille et en particulier à Annie. Velma, est une adolescente très en retrait. Elle a tellement l’habitude de laisser sa sœur prendre toute la place dans leur environnement, qu’elle calque ce modèle à sa propre vie. En tout cas, Émilie Chazerand nous offre une belle galerie de personnages aux personnalités bien travaillées.

Il faut quand même au lecteur attendre une centaine de pages avant d’arriver à l’histoire de l’exclusion des majorettes et à la solution insolite qui va être déployée. Cela dit, dans l’ensemble, Émilie Chazerand nous offre une histoire drôle et émouvante à la fois en mettant en avant des personnages très attachants. La trisomie 21, le mal-être adolescent, l’homosexualité et le regard des autres sont autant de thèmes qui peuplent ce récit.

Djihane S.

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