Le dernier sommeil de l’ourse

Je tiens à remercier les Editions Charleston pour cette lecture.

Titre: Le dernier sommeil de l’ourse
Auteure: 
Sophie Jomain
Éditeur: Editions Charleston
Parution : 
28/02/2023
Catégorie: 
roman contemporain
Nombre de pages: 
272

Résumé

Après 17 ans de séparation, Abby revient en Alaska, sur l’île du Prince de Galles. Elle avait 14 ans quand elle a quitté sa mère, Emma Kart, avec qui elle ne s’entendait pas. Emma est veuve, malade, seule et incapable de vivre dans un lieu aussi hostile. Mais elle n’a pas l’intention de partir. Elle doit affronter sa fille qui est obligée de prendre une décision importante.

Avis

Voici une lecture qui ne m’a pas laissée indifférente. Une histoire qui relate le retour d’Abby auprès de sa mère, après 17 ans de séparation. Des retrouvailles pas si évidentes que cela car Emma, tient à sa solitude malgré la perte de son mari. Elle cache en elle un plus lourd secret, celui de n’avoir jamais aimé être mère. C’est ce dernier élément qui m’a le plus troublée. Il y a eu une polémique autour du fait que les femmes sont nées pour l’être. Chose que je trouve complètement aberrante car chacune de nous devrait disposer de son corps et de sa vie comme elle l’entend. Ce n’est pas parce que notre corps a la capacité d’enfanter qu’on doit forcément le faire. Chaque femme est libre de vouloir ou non des enfants. Pourquoi juger un tel choix ? Cela me rend triste de voir que même à notre époque, c’est encore un sujet tabou. C’est pour cela que je défends ce livre et son autrice qui a su mettre en avant ce thème avec beaucoup de sensibilité.

Dans l’ensemble, j’ai bien aimé cette lecture, même si la relation d’Abby et d’Emma, sa mère, a heurté ma sensibilité de « fille », pas dans le sens de femme mais « d’enfant de ». Je comprends et je respecte le fait qu’Emma ne se sente pas maman et n’a jamais voulu l’être, néanmoins, au fond de moi, j’aurais voulu qu’elle puisse ne pas avoir cédé à la pression sociale et au désir de paternité de son mari. J’aurais aimé qu’elle n’ait pas mis au monde Emma qui a souffert de l’abandon « psychologique » de sa génitrice. J’étais profondément triste pour elle car je sais ce que c’est que d’avoir une relation compliquée avec sa mère et de ne pas comprendre pourquoi, ou ce que l’on a fait pour mériter cela. Cette colocation forcée va permettre aux deux un retour sur le passé et d’ouvrir un dialogue qui est resté trop longtemps en suspend.

Un récit fort et avec des thématiques qui méritent d’être plus mises en avant. Je me suis sentie plus proche d’Abby et de sa souffrance de « fille » car je me suis trop impliquée émotionnellement dans cette lecture. Je ne me suis pas permise de juger les choix d’Emma mais cela ne m’a pas empêchée de me sentir mal pour elle et sa fille car si la société été plus ouverte et compréhensive, cela aurait épargné à ces deux femmes des souffrances inutiles.

Djihane.

2 commentaires

  1. Finalement, pari réussi pour Sophie Jomain si elle a heurté ta sensibilité. En tant que « fille de » qui a un beau-père identique à Emma, j’aurai tellement voulu qu’il ne cède pas. Mais ils sont tant a justement céder à la société, aux conjoints etc. Et finalement, ce sont les enfants qui trinquent 😦 Elle a vraiment réussi à démontrer ça !

    J’aime

Laisser un commentaire