Avis

Avec Bleu, on ne sait pas dans quel univers nous avons atterri. On peut se croire au moyen âge néanmoins nous sommes détrompés avec des planches avec des carcasses de voitures et autres immeubles abandonnés. Si j’ai bien compris l’histoire, il s’agit d’une jeune femme qui est destinée à être sacrifiée dans je ne sais quel but. Elle est jalousée par les autres résidentes du château dans lequel elle vit. Les hommes semblent absents dans ce monde étrange. Et même cette héroïne agit d’une manière déconcertante. On ne sait pas ce qu’elle pense, elle est complètement détachée à tel point que le lecteur se demande si elle a encore tous ses esprits. J’aurais aimé avoir plus d’éclaircissements sur elle et sa situation. Et puis, il y a cet intrigant oiseau bleu qui la suit partout. Il peut symboliser son envie de liberté, de fuite aussi, de se détacher de son état léthargique.

Je ne savais pas vraiment quoi penser de cette œuvre, tout au long de ma lecture. Elle est difficile à percer à jour et complexe. Dans ce monde où il n’y a que des femmes plusieurs interrogations nous hantent: où sont passés les hommes? Que signifient toutes ces ruines de notre civilisation qui font penser à une société post-apocalyptique? Pourquoi l’héroïne doit-elle être sacrifiée? Je pense que chaque lecteur peut avoir sa propre interprétation de tout cela. J’y ai vu beaucoup de noirceur, de la violence, l’absence de solidarité féminine et le rejet des personnes qui sont différentes. J’ai également ressenti un malaise constant. Est-ce une métaphore sur la position problématique des femmes dans nos sociétés ?

Un titre qui m’a surtout troublée à cause de la violence qui se dégage de cette société de femmes qui ont stigmatisé une des leurs parce qu’elle échappait à leurs règles, qu’elle n’entrait pas dans le moule. J’ai bien aimé cette œuvre surtout pour sa qualité graphique qui était saisissante. Les illustrations sont magnifiques avec un univers très sombre propice à l’incompréhension ou aux multiples interprétations. Je suis curieuse de connaitre celles des autres lecteurs. Une œuvre déroutante qui laisse une impression d’étrangeté.

Djihane.