Le fil rouge

le fil rougeJe tiens à remercier les Editions Denoël pour cette lecture passionnante.

Titre: Le fil rouge
Auteure: 
Paola Barbato
Traducteurs: Anaïs Bouteille-Bokobza
Éditeur:
Editions Denoël 
Nombre de pages: 368
Catégorie:
Thriller
Parution: 05-11-2015

♦ Résumé ♦

Antonio Lavezzi mène une existence solitaire et monotone depuis le jour où Michela, sa fille de treize ans, a été sauvagement assassinée. Sa femme l’a quitté, et le meurtrier n’a jamais été arrêté. Antonio travaille dans le bâtiment avec un ami d’enfance. Ce dernier lui présente inlassablement de petites amies potentielles qui ne l’intéressent pas. Lorsqu’un corps est découvert sur le chantier dont il est responsable, des éléments troublants amènent Antonio à penser que cette affaire et son histoire personnelle sont liées. Contacté par un homme mystérieux, baptisé l’Assassin, qui lui ordonne d’exécuter des criminels ayant échappé à la justice, Antonio décide d’obéir et va s’extraire peu à peu de sa torpeur et de son silence. L’Assassin semble savoir qui a tué Michela, et Antonio, pris dans une spirale meurtrière, est plus que déterminé à venger sa fille.

♦ Avis ♦

Faisons simple. J’ai tout simplement un coup de cœur.

Le début n’est pas si passionnant que ça mais obligatoire. On apprend à connaître Antonio Lavezzi, un homme d’une quarantaine d’années. Brisé depuis le meurtre de sa fille, il y a 5 ans. On pourrait facilement dire que cet homme n’a aucun but, aucune raison de vivre. Depuis 5 ans, sa vie est réglée comme du papier à musique: Lever, douche, repas, travail, activités pour passer le temps, coucher. Il comble chaque partie de son temps libre pour ne pas se retrouver à ne rien faire. Rien faire c’est penser. Penser c’est se souvenir. Antonio s’est enfermé dans un coma pour ne pas souffrir. Pour ne pas paraître plus bizarre qu’il ne l’est, il passe beaucoup de temps à faire ce qu’on attend de lui. Etre le voisin idéal, le client idéal, l’ami idéal… Tout pour passer inaperçu. Mais Antonio est un homme brisé, il vit une existence dénuée d’intérêt. Il a une vie misérable. Sa vie s’est terminée en même temps que celle de sa fille.

Une fois ses habitudes passées en revue et une fois qu’on a cerné l’homme, Paola Barbato casse la routine de son personnage. Petit à petit et de manière très subtile, jusqu’à rendre fou Antonio. Comme précisé dans le synopsis, un homme nommé l’Assassin lui ordonne d’exécuter des criminels ayant échappé à la justice en échange du meurtrier de sa fille. Dès lors, Antonio se réveille peu à peu de son coma et décide de faire quelque chose, contrairement à ses 5 dernières années. Le fil rouge est décrit comme un Dexter à l’italienne, mais je ne suis pas d’accord. Dexter est un tueur né qui tue des criminels pour canaliser ses pulsions meurtrières. Antonio lui, n’est pas né tueur, on le voit le devenir petit à petit. C’est à la fois fascinant et glauque.

Le point d’orgue est bien entendu la fin. Après avoir dévoré chacunes des pages avec excitation, Paola Barbato nous offre un final à couper le souffle ! Un monologue de 50 pages ! Un monologue poignant qui, en plus d’être le dénouement,  peut faire prendre conscience de beaucoup d’éléments sur la vie. Qu’une vie peut basculer du jour au lendemain, sans crier gare. Qu’on peut vivre sans être vraiment vivant. Que tout n’est pas noir ou blanc… Que chacun de nos actes a des répercutions. Qu’il faut faire attention à notre environnement… Quelqu’un pourrait avoir besoin d’aide n’importe quand… Savoir tendre la main…

Paola Barbato démontre toute l’étendue de son imagination. Le talent qu’elle a pour façonner un thriller de haute volée. Le fil rouge est un roman écrit avec brio par une auteure assurément talentueuse. Le style d’écriture de l’auteure est en parfaite adéquation avec ce genre littéraire. C’est incroyable qu’un tel roman ait du attendre 6 ans pour être traduit en français. Un grand merci aux éditions Denoël de nous offrir le privilège de lire un tel chef d’oeuvre.

♦ Citations ♦

« Chaque fois qu’un crime est commis, on raisonne en ligne droite: victime-bourreau. Mais il y a un troisième point de vue, le point de vue de celui qui reste. Qui reste vivant, qui reste dans l’attente, qui reste et combat, contre tout et tous, contre cet engrenage confus qui s’appelle «justice». Ils restent, ce sont les survivants. »

« C’est un fil subtil, la douleur. Un fil rouge. Il nous relie, il nous serre, il nous pénètre tellement en profondeur qu’on oublie qu’on l’a à l’intérieur. »

Le fil rouge, un thriller qui marque à vie. Paola Barbato, une auteure de génie. 

Fabien S.

Chroniques Denoël ici

5 commentaires

  1. Mais où sont les qualités littéraires du roman ?

    Je ne lis que : passionnant, captivant, haletant !!!

    La littérature, c’est un peu plus complexe !

    Je lis : « Le style d’écriture de l’auteure est en parfaite adéquation avec ce genre littéraire ». Mais encore…

    Aimé par 1 personne

    • Une chronique c’est un peu plus qu’une multitude de mots savants 🙂 nous parlons ici de ce qui nous passionne et nous parlons avec notre coeur de notre expérience de lecture. Nos lecteurs ne cherchent pas forcément dans nos avis un copier/coller de la critique littéraire, souvent inaccessible au grand public et élitiste. Les qualités littéraires d’un livre se traduisent aussi par l’émotion que le livre produit en nous et non pas seulement par un concours de mots techniques qui l’amputent de son but premier, c’est à dire, divertir ou encore créer une émotion, un plaisir de lecture. 🙂
      Djihane.

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire