Une autre idée du silence

Une_autre_idee_du_silenceJe tiens à remercier les Editions Denoël pour cette lecture.

Titre: Une autre idée du silence
Auteure: 
Robyn Cadwallader
Traducteurs: Arnaud Baignot et Perrine Chambon
Éditeur:
Editions Denoël 
Nombre de pages: 400
Catégorie:
Roman contemporain
Parution: 03-09-2015

Résumé 

Angleterre, 1255. À seulement dix-sept ans, Sarah décide de devenir anachorète. Dévouée à Dieu, elle vivra recluse dans une petite cellule mesurant neuf pas sur sept à côté de l’église du village. Fuyant le deuil de sa sœur adorée, morte en couches, et la pression d’un mariage imposé, elle choisit de renoncer au monde – à ses dangers, ses désirs et ses tentations – pour se tourner vers une vie de prière. Mais petit à petit elle comprend que les murs épais de sa cellule ne pourront la protéger du monde extérieur. Une autre idée du silence raconte l’histoire intemporelle d’une femme rebelle, prête à des sacrifices inimaginables pour se libérer des chaînes de la société. Elle enchante et hante le lecteur jusqu’à la dernière page.

Avis

Une autre idée du silence relate le quotidien de Sarah une recluse anglaise du 13ème siècle. Dans la religion chrétienne, une recluse (reclus) est une personne qui choisit de vivre isolée du monde extérieur et de vouer sa vie à la prière. Vivre dans une cellule pour le reste de son existence. Une thématique assez particulière qui m’a intriguée et poussée à choisir cette lecture.

Le mode de vie choisi par Sarah nous amène à nous interroger. Comment une personne pourrait vivre dans l’enfermement total avec une seule ouverture vers le monde, une ouverture qui permet à ses servantes de lui apporter ce dont elle a besoin ? Même ses besoins sont si moindres que l’on se surprend à avoir une certaine pitié pour cette femme. Je n’ai pas pu m’identifier à elle, par rapport à son choix d’isolement total mais on peut tenter de la comprendre à travers ses flash back. Qui est finalement cette Sarah qui a renoncé aux plaisirs terrestres pour vouer sa vie à la religion ?

J’ai trouvé intéressant le rapport et l’image que cette jeune fille de 17 ans avait avec son corps, avec son statut de femme. On ressent le fait qu’elle rejette ce corps qui pour elle est synonyme de souffrance et on comprend qu’il n’est pas facile d’appartenir au sexe faible au moyen-âge. Pour Sarah, son monde n’est pas fait pour les personnes de sexe féminin. Chercherait-elle à fuir son corps, fuir son passé et fuir sa condition de femme ?

Nous découvrons au fil des pages une véritable réflexion sur la condition féminine au moyen-âge, une femme n’était bonne qu’à enfanter, s’occuper des enfants et être l’esclave des hommes. Un bien triste constat. Sarah pour échapper peut-être à ce destin choisit d’être recluse.

Le roman a été pour moi une lecture très intrigante. J’avoue avoir eu du mal avec son rythme lent qui est par ailleurs à l’image de la vie de Sarah. Le lecteur a l’impression qu’elle fuit le monde au lieu d’avoir choisi de le quitter pour prier. Elle repoussait quiconque voulait lui parler, ce qui souligne son caractère misanthrope et antipathique. Les seuls éléments qui adoucissent sa personnalité ce sont ses moments d’introspection et de réflexion sur son passé et son présent. Robyn Cadwallader nous présente un texte bien écrit et elle arrive même à nous faire ressentir tantôt de l’intérêt, tantôt de la colère envers ses personnages.

Une autre idée du silence demeure tout de même un beau texte, un très bon document historique pour les amateurs du genre qui voudraient partir à la découverte du monde des recluses et du moyen âge.

Djihane S.

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