Like a love story

Je tiens à remercier les Editions Milan pour cette lecture.

Titre: Like a love story
Auteur:
Abdi Nazemian
Traducteur: Georges Content
Éditeur: 
Milan/ Page turners
Nombre de pages: 355
Catégorie: 
Young adult
Parution : 13/11/2019

Résumé

Actu : 1er décembre – Journée mondiale de lutte contre le sida. New York, 1989. La ville est tapissée de posters d’Act Up. La communauté homosexuelle vit sous la menace du sida. C’est dans ce climat que trois jeunes vont se rencontrer, s’aimer et vivre l’année la plus décisive de leur vie. New York, 1989. Reza, 17 ans, d’origine iranienne, vient tout juste d’arriver à New York. Le jeune homme vit dans la peur que sa famille découvre son secret. Un secret qu’il s’admet à peine. Reza pense être gay, et cela le terrifie, car tout ce qu’il connaît de la communauté homosexuelle, il l’apprend aux informations télévisées qui montrent constamment des images d’hommes mourant du sida. Judy rêve de devenir styliste et porte une admiration sans bornes à son oncle Stephen, atteint du virus du sida. Stephen dédie tout son temps au collectif Act Up, dont il est un membre actif. Art est le meilleur ami de Judy. Il est le seul garçon ouvertement gay de son lycée. Pourtant, chez lui, il subit le rejet brutal de ses parents qui refusent d’accepter son orientation sexuelle. Quand Reza rencontre Judy et Art, leur vie à tous les trois prend un tournant inattendu entre amour, amitié, trahison et acceptation de soi.

Avis

Dès les premières pages je savais que Like a love story allait être une excellente lecture. L’histoire se déroule en 1989 à New York et suit trois adolescents: Reza, Art et Judy qui évoluent dans un monde qui est terrorisé par un fléau, le Sida. Reza est d’origine iranienne. Il a dû quitter son pays avec sa mère et sa soeur à cause d’un climat politique instable. Il est terrifié par la maladie et n’ose pas faire son coming out. Quand il rencontre Art, un jeune camarade gay qui s’assume, sa vie est totalement chamboulée. Le jeune homme n’est pas prêt à révéler au monde sa véritable personnalité, il va se voiler la face, en sortant avec Judy, une camarde de son lycéé à la personnalité lumineuse.

Like a love story n’est pas facile à résumer car il y a tellement de choses à dire. J’ai adoré cette lecture qui a su me toucher en plein cœur. Un texte puissant et engagé qui nous prend aux tripes pour nous parler d’une époque et d’une thématique qui est toujours d’actualité. On ne peut toujours pas totalement soigner le sida et l’homophobie est toujours présente dans nos sociétés. J’étais tellement triste de voir Art subir les brimades de ses camarades de lycée, de voir également le dégoût qu’il inspirait à ses parents, cela m’a mise en colère car personne ne devrait être ainsi rejeté juste parce qu’il ne rentre pas dans le moule. L’hétérosexualité établie comme la norme, même pour le gouvernement de l’époque.

J’étais en colère aussi de voir l’ignorance, l’intolérante du gouvernement du président américain Regan, de l’opinion publique et des firmes pharmaceutiques vénales qui profitaient du commerce de la mort. J’ai été touchée par le combat d’Art, de Stephen et tous les autres délaissés de la société, notamment à travers les actions de l’association ACT UP. J’ai trouvé intelligente la façon dont Abdi Nazemian s’inspire de cette période sombre de notre histoire pour construire son récit. À travers ses personnages, il rend hommage à toute génération de queer qui peut même inspirée celle d’aujourd’hui.

Abdi Nazemian a une plume pleine d’émotions, de paroles fortes et il a réussi à faire porter par son texte, un message fort que tous devraient entendre. Malheureusement, l’intolérance n’est pas propre à l’époque qu’il décrit mais elle est toujours présente. Son texte a ainsi trouvé écho dans mon cœur ainsi que ses personnages. Reza est un adolescent à la recherche de son identité et surtout, de la meilleure manière d’assumer son homosexualité, de cesser d’avoir peur. Art malgré sa forte personnalité, il cache au fond de lui un ado qui a juste envie d’avoir le droit d’aimer et de vivre sa jeunesse comme ses camarades hétérosexuels. Judy, sa meilleure amie, est hétéro mais son poids la place aussi dans la catégorie des marginaux. La rencontre de ces trois âmes nous offre une magnifique histoire d’amitié, d’amour, de solidarité et d’espoir.

Like a love story est une magnifique ode à la vie et à l’espoir. Un texte profond, engagé, triste et souvent crève-cœur porté par une plume poétique, puissante et des personnages hauts en couleurs, inoubliables. Une magnifique histoire d’amour et d’amitié. Un beau coup de cœur.

Citations

« C’est aux parents de changer en premiers. Parce que tant que les parents continuent de dire à leurs enfants qu’être gay est un péché, ou que cette maladie est la volonté de Dieu pour tuer les gays, ou que l’abstinence est le seul moyen de ne pas mourir , ou qu’ils peuvent attraper le sida en s’asseyant sur le siège des toilettes, il n’y a rien à faire. »

« La vie serait tellement plus facile si c’était vraiment celui que j’étais… un homme qui n’aime pas les hommes, qui ne déteste pas les conventions, qui n’est pas si en colère. »

« Si je pouvais mettre ces éclats de rire en bouteille, je les distillerais en eau de toilette et m’en vaporiserai tous les matins, ou alors je les transformerais en sels de bain pour me plonger dans leur essence. »

« Si l’amour est beau à ce point alors ceux qui s’y opposent sont encore plus malveillants que je ne le croyais. »

Djihane S.

7 commentaires

  1. Un livre qui traite d’immigration ET d’homosexualité, en plein boom du sida: wow!!! Il fallait le faire, honnêtement. C’est un défio de taille. C’est super que ce livre t’ait plu. Je pense qu’il est nécéssaire. Ce genre de livre devrait être dans toutes les bibliothèques et les CDIs de collège/lycées. Il y avait une BD, « Jo », à la bibliothèque, qui a été mon premier contact avec le « monde » du sida. Dans notre société hétéronormée et parfois bien « blanche », il est nécéessaire que la diversité soit représentée. Merci!!

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    • Il y a tellement de thématiques fortes traitées dans ce roman qu’il est impossible de tout dire dans une chronique. J’ai du mal à parler des livres coups de cœur et je suis bien d’accord avec toi: ce genre de livre devrait être mis entre toutes les mains. Cela permettait peut-être à éduquer à la tolérance. Je te le recommande fortement. C’est un texte riche.
      Je note ta BD 🙂 merci.

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