À un cheveu

Je tiens à remercier les éditions Slalom pour cette lecture.

Titre: À un cheveu
Auteur: Maëlle Desard 
Éditeur: Slalom
Nombre de pages: 313
Parution : 
28/04/2022

Résumé

Un grand bain d’humour et d’empowerment. À 17 ans, Emma aime la natation, son frère presque jumeau, le chocolat et dessiner dans les marges de ses cahiers. Elle serait à un cheveu de la belle vie si elle n’avait pas perdu les siens, de cheveux, deux ans plus tôt (tandis que le reste de ses poils a continué à pousser, merci bien !). Affublée d’une d’une perruque avec laquelle elle entretient une relation d’amour-haine quasi mystique, Emma décide de profiter du déménagement de sa famille pour repartir de zéro. Nouvelle vie, nouveaux amis… et peut-être un premier amour !
Un roman lumineux sur l’acceptation de soi et de son corps, résolument féministe et universel !

Avis

Emma souffre d’alopécie, une maladie qui provoque une chute de cheveux ou de poils. Elle a accueilli le déménagement de sa famille avec grande joie. Elle a ainsi droit à un nouveau départ loin du harcèlement scolaire qu’elle subissait dans son ancienne école. Elle repart donc à zéro et cette fois-ci, il est hors de question de se balader avec sa boule à zéro. La jeune fille va entretenir une relation d’amour/haine avec sa perruque derrière laquelle elle se cache. Même si pour cela il faudra mentir et abandonner sa passion pour la natation.

Quelle belle claque, quelle beau coup de cœur! dès les premières pages j’ai été séduite par la plume de Maëlle Desard que j’ai trouvée désopilante et émouvante. Un sacré mélange d’humour et d’émotion. Car oui, avec ce roman vous allez autant pleurer de rire que de tristesse. L’histoire est addictive et sacrément immersive au point de m’avoir fait rater des arrêts de tram ou presque fait oubier d’aller au travail. C’est le genre de lecture où l’on se dit « aller encore un chapitre », impossible de lâcher mon livre!

J’avoue que je ne connaissais pas l’alopécie avant. J’ai été émue de voir à quel point elle impactait la vie d’Emma. On sait tous comment la différence peut vite exclure un adolescent dans ce microcosme qu’est le lycée. J’ai trouvé que Maëlle Desard a su parler de thèmes forts comme l’alopécie, le harcèlement scolaire, le changement physique, l’acceptation de soi, les relations toxiques avec délicatesse et pertinence. l’humour est là pour apporter un peu de légèreté et pour ne pas alourdir les propos de l’autrice. Je trouve que le message passe mieux ainsi.

Ce roman est un coup de cœur parce que je suis aussi tombée amoureuse de ses personnages. Emma est un bout de femme extraordinaire. Oui elle a ses faiblesses, ses failles et je comprends son envie de vouloir s’intégrer dans son nouveau lycée, même si elle se sent obligée de mentir. La voir évoluer vers l’acceptation de soi était comme assister à l’éclosion d’un magnifique papillon qui déploie finalement ses ailes pour s’envoler. Son frère, son protecteur officiel, était également autant adorable et je ne doute pas qu’il charmera plus d’un lecteur. Leur relation était très touchante et là aussi je trouve que le roman est une réussite car l’autrice a su nous offrir des protagonistes bien travaillés, profonds et aux personnalités arc-en-ciel. Je vous laisse le soin de découvrir les autres.

J’ai toujours du mal à parler de mes gros coups de cœur mais sachez que ce roman est une bouffée de bonheur: oui vous allez pleurer de rire, oui vous allez aussi pleurer parce que ce texte est poignant. Il a su toucher mon cœur et mon âme car il était facile de s’identifier à Emma et de m’immerger dans son quotidien. Maëlle Desard nous offre une belle pépite féministe pleine d’humanité portée par sa magnifique plume qui mêle punchlines et passages forts en émotions.

Citations (je pense que j’ai surligné la majeure partie du livre)

« Y’a pas de justice, ce gars est plus con qu’un concombre de mer et plus méchant qu’une crise d’hémorroïdes. »

« On ne va pas se mentir: être meuf, c’est mentalement épuisant, et socialement injuste. »

« Dire que moi j’y abrite une forêt hantée à force de me raser depuis des années… Quand je la laisse en friche trop longtemps, je peux presque deviner le petit Poucet y semer des cailloux pour trouver la sortie. Quand à mes jambes, on dirait du papier de verre. Un jour sans rasoir, et elle se transforment en balais à chiotte. »

« Je me suis taillée la Joconde sur le pubis. Me reste plus qu’à prendre les photos. Tu permets ? »

« Difficile de demander de l’aide quand on ne voit pas qu’on coule. »

« Ce sont ceux qui outrepassent le concentement qui sont responsables. »

« On s’est rendu compte qu’on avait toutes les deux une colère, une énergie qu’on avait gardées enfouies en nous, et qu’on s’était tenues de l’exprimer depuis trop longtemps. »

Djihane S.

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