Avis

Je suis contente de continuer à découvrir les ouvrages des éditions Leduc Graphic. Encore un sujet pertinent et fort traité dans Ne jamais couler. Une autobiographie dans laquelle Marie de Brauer nous relate son combat contre la grossophobie. Je me suis tout de suite identifiée à l’héroïne qui ne comprend pas pourquoi on rejette, avec autant de ferveur, son corps. Toute sa vie on la culpabilisée d’être grosse. Ce mot, cet état sonne comme une insulte, un crime dans la bouche des autres, même de certains médecins. Sur un ton intimiste l’autrice nous livre le récit de sa relation d’amour/haine avec son physique: à travers la notion de regard, celui que l’on a sur soi et celui des autres ont sur nous. Cela me met hors de moi que le fait que la « norme » est d’être mince, que le corps qui ne l’est pas est dénigré. On peut être rond et en bonne santé, alors merci d’arrêter de nous sortir les discours pseudo-médicaux pour cacher la méchanceté gratuite.

J’ai beaucoup aimé ce roman graphique, j’ai été touchée et charmée par la personnalité de Marie. Autant dans ses moments de doutes que dans ses moments de force, j’ai apprécié notre héroïne, enfant, ado et adulte. Le lecteur peut facilement se retrouver dans les situations qu’elle décrit. Autre élément qui m’a plu dans cette lecture, son magnifique univers graphique: très coloré, avec une palette de couleurs pastels et une jolie mise en page qui rend notre découverte fluide, c’est un régal pour les yeux.

J’ai trouvé intéressante la manière dont l’autrice traite du regard que porte la société sur le physique des gens, sur la grossophobie explicite ou implicite. Cette lecture a été touchante, émouvante à des moments et nous avons une touche d’humour. La bienveillance est au rendez-vous. L’amour de soi commence déjà par nous même au-delà de ce que les autres pensent de nous. Un beau projet sublimé par les belles illustrations de Lucy Macaroni. Un texte à lire et à méditer.

Djihane.