Avis

Dans Saturn Return, Akane Torikai met en scène une écrivaine face à son incapacité d’écrire. Son mal-être est celui aussi celui que ressent plus d’un citoyen à travers le monde. Plusieurs thématiques sont abordées comme l’amour, le sens de la vie, le deuil et le suicide. Comment s’en sortir face aux regrets et aux blessures que l’on accumulent au fil des années?

« Hé… écris une belle histoire ! Écris-la comme une preuve que j’ai existé. »

J’ai beaucoup aimé ce récit troublant et parfois dérangeant. C’est sur cette dernière donnée qu’Akane Torikai est le plus douée, je trouve. Elle ose exploiter et explorer des thèmes tabous. La mangaka arrive à instaurer une atmosphère particulière, comme dans En proie au silence ou dans You’ve gotta love song: Je ne saurais comment vous l’expliquer mais je ressentais le désarroi de l’héroïne à travers les dialogues, les situations qu’elle vivait et aussi à travers le coup de crayon de l’auteure qui met l’accent sur les expressions des protagonistes et les décors qui nous racontent, eux aussi, une histoire.

Ritsuko Kaji est une héroïne qui porte en elle le poids de blessures toujours à vif. Elle semble même penser, ainsi que certaines personnes de son entourage, qu’elle porte malheur. J’étais attristée par son sort, par le fait qu’elle s’étouffait dans sa condition de femme au foyer, par les mensonges qui s’accumulaient entre elle et son mari. Le manga explore aussi le pourquoi de son blocage, un ensemble d’éléments qui peuvent paraitre anodins mais qui l’on profondément marquée.

Pour tout cela, je suis curieuse de connaitre la suite de cette série qui est toujours en cours au Japon avec 6 tomes parus. Akane Torikai nous raconte une histoire sombre qui se focalise sur une femme dont on découvre les nuances au fil des pages.

Djihane S.